Point d'orgue...

Publié le par Robert GRANGE

Paroles et Musique de Robert GRANGE

Copyrigth SACEM N° 1199445 – 25-09-1974

 

Point d’orgue

 

C’est devant la psyché

Que l’on voit le maçon,

Quand le temps écoulé

Fissure la maison.

C’est l’instant de la farce

C’est l’heure où le passé

Sur nos visages trace

Des toiles d’araignée.

 

Il y a deux façons

Pour amortir le coup.

La première pas con,

C’est d’en rire un bon coup.

La deuxième par contre,

Beaucoup plus répandue,

C’est de régler sa montre

Sur l’heure des vertus.

 

Pour en rire un bon coup,

Noble sagesse oblige

D’être un petit peu fou,

Mais ça nous désoblige ;

Car il faut se taper

L’cul sur la conviction

Crétine panacée

De toute inquisition.

Mais sacré nom de bois,

Comble de déception,

C’est partir d’ici bas

Un peu comme un poisson

Qui vécut sur la plage,

Par dépit du passé

Le reste de son âge,

Jalousant l’eau salée.

 

A ruminer sans cesse

Des regrets plus qu’amers,

On attire la vieillesse

Plus tôt que d’ordinaire.

On emmerde et on tue,

A coups de souvenirs.

On se pleure dessus,

On s’écoute dormir.

 

Mais savoir vieillir

N’est pas à la portée

De tous ceux qui soupirent

Tournés vers le passé ;

De ceux qui s’évertuent

A comparer leur peine

Avec Monsieur Glandu

Qui s’est j’té dans la Seine.

 

Les voilà schizophrènes,

Les voilà qui brandissent,

Emportés par leur peine,

L’étendard de jadis.

Oh, comble est la mesure

S’ils prônent l’ancien temps

Vomissant le futur

En plaignant leurs enfants.

 

Souvenir à dormir

Dans les bras d’un cafard,

De quoi faire devenir

Un cheval oreillard.

A moi, vieux de la vieille,

Vous qui savez conter

De savoureuses anciennes,

Pendables et bien salées.

 

Il m’apparaît tabou

Que les gens dits rangés,

Qui croient les autres fous,

Sont seuls à palabrer

Sur leur inexistence,

Prouvant avec ferveur,

Leur docile existence

A faire dormir un mort.

 

J’insiste cependant,

Ne pas apparenter

Ces braves et bonnes gens

Pleines de volonté,

Que le sort imbécile

Se plaît à déchirer ;

Mais ceux-là semble-t-il,

N’aiment pas en parler.

 

Quand je creuse ma tombe,

A chaque pelletée,

Pour sourire de mon ombre

Quand je rendrai les clés ;

Je prie Dieu et le Diable,

D’être un peu chaque jour

Moins con, et plus capable

De blanchir sans discours.

 

Publié dans CAHIER DE CHANSONS

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C
Bonjour Robert et Nicole,Je profite d'un séjour chez mon fils dans le sud pour visiter le site internet et vous envoyer un petit bonjour dans l'attente de se revoir au Grand Clos pour l'assemblée des Grange, au mois de juin,BisesArvi !!Colette
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